dimanche, mars 23, 2014

W.J.J. GORDON et la méthode de la synectique





J'ai récemment trouvé un sujet de mémoire sur la créativité, l'étudiante a mené une phase exploratoire formidable sur le sujet de la créativité. Elle a notamment brillamment présenté la théorie de la synectique de W.J.J GORDON.
 
Cette méthode consiste à transposer consciemment un problème du champ d'application de départ dans un champ d'application radicalement différent, permettant ainsi de favoriser la créativité des personnes impliquées dans ce processus de réflexion. Par un jeu de mise en situation et de transposition, cette technique permet d'aboutir à des solutions inattendues, créatives, innovantes pour un problème donné.





W.J.J GORDON est le premier à vraiment étudier la question du développement de la créativité chez l'individu. Il débute en 1944 et se fonde sur l'expérience de groupe : «En groupe, nous exprimons plus facilement les idées qui émergent et comment elles émergent que dans un monologue.»


La théorie de la synectique, «processus créateur comme l'activité mentale déployée pour poser et résoudre un problème, lorsque le produit de cette activité est une invention artistique ou technique» pose que :



  • 1-    L'aptitude à inventer peut être considérablement augmentée et développée chez les sujets à condition qu'ils comprennent quels sont les mécanismes psychiques qui jouent en eux.
  • 2-    Dans le processus créateur, l'élément émotionnel compte davantage que l'élément intellectuel et l'irrationnel l'emporte sur le rationnel.
  • 3-    Ce sont ces éléments irrationnels que l'on peut et que l'on doit pénétrer si l'on veut accroître la probabilité de réussite en face d'un problème à résoudre.



Dès le départ, ces premières notions, sur lesquelles se fonde le spécialiste, postulent que la créativité appartient bien à la pensée divergente. De même, l'idée à l'état inachevé et incohérent a son utilité car elle fait avancer le raisonnement générale vers la solution novatrice : « Ainsi parachevée, l'idée que l'on exprime apparaît soit acceptable comme vraie, soit inacceptable comme fausse. Elle ne se prête pas aux retouches. Elle vit ou périt sitôt exprimée. On ne peut s'y frayer un passage ou continuer à l'exploiter. ». Ce sont les idées bancales, imparfaites, hors-sujets qui dans un premier lieu permettent un éloignement du problème, empêche la résolution de celui de la façon la plus logique, banale et simple... et qui finalement construit un mur empêchant d'accéder à d'autres réflexions vers la solution innovante.

Pour cela, W.J.J.GORDON propose d’utiliser « l'incongru : les attitudes, les faits et observations qui à première vue et selon le bon sens ne paraissent pas être en lien du tout avec le sujet d'étude. ».


Deux phases caractérisent le processus de l'invention synectique :



  • Rendre l'insolite familier : bien comprendre le problème, l'analyser et se l'approprier, c'est transposer l'inconnu d'un problème en terme connus (étayage par l'explication d'un enfant) le rendre une forme acceptable par assimilation, le ramener à quelque chose, d'antérieur, de connus afin qu'il devienne familier et rassurant. (je ne connais pas la réponse encore mais je sais où je vais)


  • Rendre le familier insolite: c'est distordre, inverser les réactions coutumières grâce auxquelles nous nous sentons en sécurité, dans un univers familier. C'est un effort conscient pour voir les choses sous de nouvelles couleurs,  se concentrer un certain temps sur quelque chose : un mot, un objet,... l'étudier inconsciemment nous permet parfois de le voir sous un nouveau jour, et parfois même d'y sembler complètement étranger alors qu'il est si familier.).
 
   

Sources :

GORDON W.J.J.,1961, Synectics – the development of creative capacity, traduction de l'anglais en 1965 par PERINEAU M.,  Stimulation des facultés créatrices dans les  groupes de recherche par la méthode synectique , Paris, Edition Hommes et Techniques.

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